Aïe ! ⚠️ Pièges à éviter lors des consultations médicales
Lors d’une consultation médecin-patient, tous les acteurs échangent dans un cadre ouvert et un climat de confiance afin de parvenir à un diagnostic et un traitement efficaces.
Voilà pour la théorie. Toutefois, les expériences de part et d’autre montrent que tout ne se passe pas toujours comme prévu. Les patientes et patients se sentent parfois incompris, dépassés ou mis de côté. Quant aux médecins, ils peuvent vivre une certaine vexation quand la personne arrive avec un diagnostic et un traitement clé en main trouvé sur Internet.
Le rôle souvent mésestimé du patient dans la consultation
Les patientes et patients sont nombreux à considérer, parfois sans en avoir conscience, que le médecin est le seul responsable de la réussite de la consultation et de l’efficacité du diagnostic et du choix de traitement.
Pourtant, les recherches sur le Shared Decision-making (prise de décision partagée) I disent l’inverse: les décisions basées sur la seule expertise du corps médical peuvent dans certains cas passer complètement à côté des besoins des patients concernés.
Pour être efficaces, elles doivent être scientifiquement fondées (compétence professionnelle) et dans le même temps tenir compte de ce que la patiente ou le patient sait de sa propre situation (compétence du patient). (Voir aussi l’article «Compétence du patient»).
En réalité, des études II montrent que cette implication accroît la satisfaction des patients, mais contribue également à une meilleure acceptation du traitement recommandé et donc au final à des résultats thérapeutiques supérieurs.
À ce titre, les patients ont clairement une part de responsabilité dans le succès du traitement. S’ils ne mentionnent pas leurs antécédents ou n’évoquent pas leur cas particulier, ils risquent de ne pas recevoir le traitement adéquat.
Laisser la consultation médecin-patient se dérouler sans interagir est rarement une bonne idée
Pour la consultation médecin-patient, le premier piège se présente dès la préparation. Les patientes et patients qui ne réfléchissent pas en amont à la manière dont elle va se dérouler renoncent à la possibilité d’avoir une quelconque influence. Ils risquent d’oublier des questions et des informations importantes, sous le coup du stress ou de la nervosité notamment – et cela prive le médecin de renseignements décisifs.
You cannot not communicate. Paul Watzlawick
Le piège suivant se situe au niveau de l’ambiance. Si nous venons chercher des conseils et débutons la consultation avec des attentes très critiques et négatives, nous avons alors une approche biaisée, qui empêche généralement un échange ouvert et créatif.
Lors de la consultation elle-même, de nombreux comportements peuvent compliquer le bon déroulement du rendez-vous. En tant que patiente ou patient, il est contre-productif de ne pas être attentif ou d’interrompre sans cesse son interlocuteur. Bien écouter, cela implique de se concentrer totalement sur les propos de l’interlocuteur, sans réfléchir déjà à la prochaine réponse ou question à formuler! La stratégie qui consiste à ne rien dire du tout et à rester passif ne favorise pas non plus l’échange. Et le contraire, avec des interventions trop énergiques comme des menaces et des accusations, met fin à tout dialogue de qualité.
Attention à Docteur Google
Un comportement souvent très mal perçu par les médecins est celui des patients qui arrivent à la consultation avec une solution toute prête. Coucou, c’est Docteur Google. Il est vrai qu’il est toujours utile de s’informer au préalable. Mais en tant que profane, il est impossible de rivaliser avec des années d’études en médecine, même via des recherches approfondies. (Voir aussi l’article «EverAsk ou Docteur Google»)
Comment mettre tous les atouts de son côté avec une bonne préparation?
Pour réussir la consultation, le mieux est de bien se préparer sur les sujets qui vous concernent. Que vous notiez vos idées sur un support électronique ou sur du simple papier, l’important est de consigner les contenus importants sans rien oublier. En particulier dans les situations difficiles, lorsqu’il s’agit par exemple d’aborder des sujets émotionnellement lourds, vous pouvez ainsi consulter vos notes et ne pas perdre le fil.
À cet égard, EverAsk est un outil numérique conçu pour aider les patientes et patients dans la préparation, la réalisation et le suivi des consultations médecin-patient. Il guide les utilisateurs avec des questions structurées jusqu’à obtenir une fiche info concise mais précise.
Petit conseil: pour ne pas irriter le médecin («Pourquoi le patient passe-t-il son temps à consulter son portable?»), vous pouvez d’emblée lui indiquer avoir effectué quelques préparations («Il s’agit d’une consultation importante pour moi, j’ai donc noté des questions. Je vais régulièrement consulter mon téléphone pour ne rien oublier de ce que je voulais demander»).
Durant la consultation, EverAsk vous aide en laissant de la place directement sous les questions pour prendre des notes – qu’a dit votre interlocuteur à ce sujet? Vous pouvez aussi très facilement cocher les questions traitées et vous gardez ainsi une vue d’ensemble sur les sujets restant à aborder.
Sept règles d’or pour une consultation réussie
Notez toutes vos questions
Réfléchissez à l’avance aux questions que vous pourriez poser et apportez-les à la consultation.
Définissez un objectif
Cela concerne avant tout les sujets complexes et difficiles. Un objectif différencié vous permet de garder le fil durant la consultation.
Pensez aussi aux facteurs personnels
Travaillez-vous en équipe par exemple? Avez-vous peur des piqûres? Ou quel avis portez-vous sur les mesures visant à prolonger la vie?
Ayez de l’estime pour le médecin
Une approche respectueuse est le fondement d’une bonne consultation. Écoutez et, de votre côté, fournissez-lui toutes les informations qu’il doit connaître.
Participez activement à la consultation
Posez des questions! N’hésitez pas non plus à répéter avec vos propres mots ce que vous dit votre médecin, afin d’avoir la garantie d’avoir bien compris.
Vérifiez que tous les sujets ont été abordés
Le mieux est de contrôler pendant la consultation si vous avez évoqué tous les points que vous souhaitiez.
Participez à la décision
Faites part de vos hypothèses, valeurs, croyances et souhaits personnels afin d’aboutir au traitement le plus mieux adapté à votre situation.
Thèmes connexes
Sources
I A patient in the clinic; a person in the world. Why shared decision making needs to center on the person rather than the medical encounter. Clayman, Marla L., Gulbrandsen, Pål, Morris, Megan A. Patient Education and Counseling, 2017, Volume 100, Issue 3
II Shared Decision-making Lowers Medical Expenditures and the Effect Is Amplified in Racially-Ethnically Concordant Relationships; Brown, Timothy T. PhD; Hurley, Vanessa B. PhD, MPH; Rodriguez, Hector P. PhD, MPH; Lee, Jadyn; Gupta, Neel; Toolsie, Grace Markarian, Sione BA; Valenzuela, Sofia; Med Care (2023)